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LES REGIONS FLORISTIQUES

D’AFRIQUE DU SUD

Par Jean-Michel Moullec


La République Sud-Africaine a une superficie de 1 221 037 km2, plus de deux fois la France. C’est un plateau déprimé au centre (Kalahari) et relevé à la périphérie avec des chaînes côtières comme le Drakensberg. Le climat est de type tropical à saison sèche, au Natal tropical chaud à humide, et au Cap tempéré méditerranéen. Les températures peuvent être négatives la nuit et il peut y avoir de la neige sur les hauteurs en hiver.

La pluviométrie est saisonnière et dépend de la région : à l’Ouest, les pluies tombent en hiver (sur la ville du Cap par exemple et au Namaqualand), à l’est et au nord c’est l’été. Entre les deux, existe une région où les pluies tombent toute l’année. La plus grande partie du pays a une pluviométrie supérieure à 250 mm jusqu’à 750 mm. Sur la côte de l’Océan Indien, elle dépasse 750 mm (au Lesotho et au Natal aussi). Par contre, la région au Nord du Cap a une pluviométrie faible, moins de 250 mm et même atteignant moins de 100 mm à la frontière de la Namibie.

Carte 1 : La pluviométrie

Pour installer des plantes d’Afrique du Sud à Roscoff, nous devons tenir compte évidemment de la pluviométrie mais aussi des températures. Il est parfois nécessaire d’aménager le terrain pour le rendre très drainant pour tenir compte de la pluviométrie de la région d’origine de la plante.

Le pays peut-être divisé en plusieurs régions botaniques : la Région Floristique du Cap, le désert et le semi-désert, la prairie et la savane.

 

LA REGION FLORISTIQUE DU CAP :

La région du Cap couvre une superficie de 70.000 km2. Le relief est composé de chaînes de montagnes dont l’altitude atteint 1000-1500 m et des pics à plus de 2000 m et de vallées. La pluviométrie varie de 300 à 2000 mm par an suivant l’altitude, 5000 mm sur les plus hauts sommets. La partie ouest reçoit des pluies hivernales. Plus on va vers l’est, plus la pluie est répartie tout au long de l’année. L’été est généralement sec. Les températures moyennes annuelles sont de 15-16°C sur la côte, 17-18°C à l’intérieur, 13°C aux hautes altitudes. Le froid est restreint aux vallées de l’intérieur et la neige tombe parfois en hiver sur les plus hautes montagnes. Il y a du vent toute l’année ; du nord-ouest en hiver, du sud-est en été. Le feu est un facteur important de la diversité des espèces puisqu’il empêche la forêt de s’installer.

Sur la carte n°3, cette région floristique s’étend au fynbos et au Southern Cape et au Sud du Sandveld.

 

LE FYNBOS :

C’est la principale végétation qui couvre 46.000 km2 et s’étend dans une bande formée en croissant de Niewoudtville dans le nord au Cap dans le sud et l'est à Grahamstown. Elle est composée de restionacées (herbes géantes comme Elegia capensis), d’éricacées (bruyères, plus de 500 espèces) et de protéacées (Protea, Leucadendron, …) avec aussi des bulbes comme les liliacées, les iridacées et les orchidacées et des plantes succulentes sur les falaises et les sites secs. La famille la plus  nombreuse est celle des astéracées avec 1000 espèces dont 600 sont endémiques. Les sols sont pauvres et acides. Le fynbos s’installe là où la pluviométrie est supérieure à 600 mm. Les incendies sont fréquents et parfois répétitifs. La végétation s’est adaptée à cet état de fait.

 

Carte 2 : Les régions floristiques

 

La richesse floristique est très élevée puisqu’on y trouve 8700 espèces dont 70% sont endémiques. C’est aussi le cas pour 6 familles comme les bruniacées (nous cultivons Brunia albiflora près du Rocher). On trouve une concentration de 1300 espèces par 10.000 km2 (En Amazonie, il y en a seulement 400 par 10.000 km2.)

 

LE RENOSTERVELD :

C’est La deuxième végétation composée aussi d’éricacées arbustives mais avec peu de restionacées et de protéacées. On y trouve beaucoup d’astéracées comme les Eriocephalus et les Félicias, beaucoup de succulentes ou de géophytes (liliacées, iridacées, etc.). La pluviométrie est comprise entre 250 et 600 mm.

 

LE KAMIESBERG CENTRE :

Il comprend la chaîne de montagnes du Kamiesberg (situé dans les Namaqualand Hills) dont certains sommets atteignent 1500 à 1700 m. Les pluies sont hivernales entre avril et septembre, 400 mm en moyenne annuelle, 525 mm aux sommets et 188 mm dans les vallées. Les températures moyennes annuelles sont de 12-14°C ; en hiver, il fait plus froid au-dessus de 1200 m. On y rencontre 1000 espèces de plantes dont 80 endémiques de cette région. On y trouve trois types de végétation : le fynbos, le renosterveld et le succulent karoo suivant les altitudes et la pluviométrie. Eriocephalus africanus, Euryops tenuissimus, et Protea namaquana sont originaires de cette région.

Carte 3 : Les régions succulentes

 

 

            LE SEMI - DESERT :

Carte 4 : le semi-désert

Sur la carte n°3, cette région floristique s’étend au Richtersveld, aux Namaqualand Hills, au Knersvlakte, au Sandveld (seulement le Nord de cette région), au Tanqua Karoo et au Little Karoo.

 

LE SUCCULENT KAROO :

La plus grande partie de ce biotope occupe une plaine plate ou un peu ondulée. L’altitude est le plus souvent comprise en dessous de 800 m mais, dans l’est, près de l’escarpement, il peut atteindre 1500 m.

Ce biotope est déterminé par la présence d’une faible à très faible pluviométrie hivernale, variant entre 20 et 290 mm par an. Durant l’été, la température peut atteindre 40°C. Le brouillard est fréquent le long de la côte. Le froid n’est pas fréquent. Des vents chauds, dessicants, peuvent souffler à toute période de l’année.

5000 espèces de plantes, dont 2000 sont endémiques, poussent dans cette région. La végétation est dominée par des buissons succulents et xérophytes : des vygies (aizoacées), stonecrops (crassulacées) ; une floraison massive d’annuelles (daisies, asteracées) a lieu au printemps. Les herbes sont rares, excepté dans les zones sableuses. La quantité de plantes succulentes est très importante et il n’y a pas d’équivalent dans le monde de zone aride de cette taille.

Le tourisme est l’industrie la plus développée. Les exploitations minières sont importantes. Moins de 0,5% de ce biotope est conservé. Il y a un nombre important d’espèces rares et en danger.

 

LE LITTLE KAROO :

Le Little Karoo est une région semi-désertique située dans le Western Cape entre le Swartberg et Langeberg Mountains. Les pluies tombent en hiver et en été avec une moyenne annuelle entre 125 et 300 mm. L’altitude varie de 200-400 m dans les vallées et peut atteindre 1490 m dans le Rooiberg Range et jusqu’à 1955 m dans les Kammanassie Mountains. L’amplitude thermique peut atteindre 28°C avec des températures diurnes de 44°C pendant l’été et nocturnes de –3°C pendant l’hiver.

La végétation est composée de succulentes surtout des aizoacées : Conophytum, Drosanthemum, Gibbaeum, Glottyphyllum, Ruschia, Trichodiadema ; et des crassulacées : Adromischus, Cotyledon, Crassula ; des aloacées du genre Haworthia.

 

        LE NAMA-KAROO :

Carte 5 : Le Nama-Karoo

Sur la carte n°3, cette région floristique s’étend au Busmanland, à l’Upper Karoo et au Great Karoo.

Ce biotope se rencontre sur le plateau central de la moitié ouest de l’Afrique du Sud, aux altitudes de 500 à 2000 m, avec la plus grande partie entre 1000 et 1400 m. C’est le second biotope le plus large dans la région. Sa géologie est très variée mais la distribution du biotope est d’abord déterminée par la pluviométrie. La pluie tombe en été et varie entre 100 et 520 mm par an. Ceci aussi détermine le type de sol le plus abondant : plus de 80% de la région est couverte par un riche calcaire. Moins de 5% de la pluie atteint les rivières, la haute érodibilité des sols pose un problème majeur quand le surpâturage arrive.

La végétation dominante est une végétation d’arbustes xérophytes et succulents. L’herbe tend à être plus commune dans les dépressions et sur les sols sableux et moins abondante sur les sols ravinés. Le pâturage augmente rapidement la relative abondance des arbustes. La plus grande partie des herbes sont de type C4 et, comme les arbustes, sont caduques pour répondre à la pluviométrie.

L’urbanisation et l’agriculture sont minimales et l’irrigation est confinée à la vallée de l’Orange River. La plus grande partie de ce territoire est utilisée pour le pâturage par des moutons ou des chèvres. Le potentiel touristique est bas. Les mines sont bien développées.

Moins de 1% du biotope est conservé dans des zones réservées. Opuntia aurantiaca, « the Prickly Pear » et Prosopis glandulosa, « the Mesquite » sont les espèces étrangères les plus envahissantes. En dehors de ces conditions, plusieurs espèces indigènes peuvent proliférer : Rhigozum trichotomum « Threethorn », Chrysocoma ciliata « Bitterbos », Acacia karoo « Sweet Thorn » et beaucoup d’herbes. Il y a quelques rares espèces en danger.

 

        LA PRAIRIE :

Carte 6 : la prairie

 

Ce biotope se rencontre sur le haut plateau central d’Afrique du Sud, sur la partie intérieure du KwaZoulouNatal et sur l’Eastern Cape. La topographie est en grande partie plate et ondulée, mais englobant l’escarpement lui-même. L’altitude varie du niveau de la mer à 2850 m. Sa superficie est de 343.000 km2. Les précipitations tombent en été et les températures parfois sont en dessous de 0°C en hiver.

La prairie (connue aussi localement comme Grassveld) est dominée par une simple couche d’herbes. La quantité de la couche dépend de la pluviométrie et du degré du pâturage. Les arbres sont absents sauf dans certains habitats très localisés. Les géophytes (bulbes) sont parfois abondants. Les froids, les feux et le pâturage maintiennent la prédominance de l’herbe et préviennent l’établissement d’arbres.

Ce biotope arrive après le fynbos pour la diversité de sa flore. On y rencontre des kniphofias comme Kniphofia caulescens.

 

        LA SAVANE :

Carte 7 : La savane en Afrique du Sud

La savane est le plus grand Biotope en Afrique australe occupant plus d'un tiers de l'Afrique du Sud. Sa superficie est de 959.000 km2 (Allemagne, France plus Pays-Bas). Elle est également la végétation dominante au Botswana, en Namibie et au Zimbabwe. Elle est caractérisée par une couche au sol herbeuse et une couche supérieure distincte boisée. Là où cette couche supérieure est près de la terre, la végétation peut être désignée sous le nom de Shrubveld ; là où elle est dense et haute comme région boisée ; les étapes intermédiaires sont localement connues comme Bushveld. L'altitude s'étend du niveau de la mer à 2 000 m ; les précipitations varient de 235 à 1 000 mm par an ; le gel peut se produire de 0 à 120 jours par an. C’est la région où il y a le plus de parcs nationaux comme le Parc Kruger.

La végétation est composée d’herbes, d’acacias, et de baobabs mais aussi d’aloès

Reproduction interdite sauf autorisation des auteurs et du GRAPES.

Cet article a été publié sur le   

              SUBTROPICA

  de juillet 2004

REVUE DE L’ASSOCIATION « GROUPEMENT ROSCOVITE DES AMATEURS DE PLANTES EXOTIQUES ET SUBTROPICALES » (G.R.A.P.E.S.)

 Pour plus d'informations sur le Subtropica et l'association du jardin exotique de Roscoff, cliquez sur le lien,

http://www.jardinexotiqueroscoff.com/

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dernière mise à jour, lundi, 25. février 2008 23:45

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